Mali: Contribution à la résolution de la situation sur le choix des ministrables

Objet: du choix des « Ministrables », proposés par leur Parti Politique et l’impact de la méthode sur le terrain de la corruption et de la mauvaise gouvernance

Il s’agit du principe de la sélection des Ministres, à partir des listes communiquées par leur Parti d’appartenance (mouvance présidentielle, opposition).

Sur la forme :

Le « modèle démocratie »,  hérité des fondateurs européens du système, est aujourd’hui mis en application dans les pays africains, en général, comme une camisole de force.

Pour arriver à ce niveau démocratique, les pays se supposant fondateurs de la Démocratie, ont, cependant, passé par plusieurs étapes que les circonstances historiques, culturelles, économiques, ont exigées, les amenant aujourd’hui, à ce niveau de modification de comportement.

Le « modèle malien » :

Un proverbe de nos anciens ne retenait-il pas la maxime suivante, je cite “pour signifier que si quelqu’un veut tromper quelqu’un d’autre, on dit qu’il a l’intention de lui faire de la politique“. Cette expression donne à la politique, au Mali, tout le sens qu’elle a toujours eu et qu’elle continue de garder, jusqu’aujourd’hui.

Notre culture, héritée de nos anciens, avait toujours retenu que quand quelqu’un promet quelque chose aux autres, son honneur et sa dignité ne lui permettent plus d’échouer ; au risque de se suicider ou de disparaître totalement de la vie de sa communauté.

La forme de campagne politique, reçue de l’Occident, ne retient pas cette richesse de nos valeurs, n’exclut pas le manque de respect de la parole donnée, le soutient d’ailleurs, banalement, par des arguments, impossibles à opposer à la promesse, telle que définit dans notre culture.

La classe politique du Mali ne répond plus de ces valeurs héritées des anciens ; les comportements sont de types nouveaux, pour lesquels les maliens, non citadins, ont du mal à comprendre, tendant à assimiler ces comportements à une émancipation ; des comportements abominables, les uns plus que les autres, dont la triche, le mensonge et la trahison sont les méthodes phares, les plus couramment utilisées et considérées comme les plus efficaces pour atteindre l’objectif; renvoyant au calendre grec, le sens de l’honneur et de la dignité.

A de rares exceptions près, on rencontre des Dirigeants Maliens, soucieux de leur carrière administrative, fiers de leur compétence et prêts à perdre le poste, s’il le faut, que d’être complices d’une éventuelle malversation dont ils auront à répondre devant la Loi.

Ces types de dirigeants ont toutes les difficultés à s’intégrer dans la Mouvance Gouvernementale déjà pervertie ; très souvent, ils finissent par rendre le tablier, dans l’anonymat d’un remaniement ministériel.

Sur le fond :

Depuis la Conférence de la Baule, le Président de la France a donné des consignes aux différents chefs d’Etat Africains présents pour la mise en œuvre de la démocratie, à leur retour, dans leur pays respectif. La seule voie qui a répliqué à cette consigne a été celle du Président Moussa Traoré du Mali, rappelant que nos us et coutumes étant différentes, il ne saurait avoir, au Mali, une application de la démocratie comme une camisole de force. Besoin n’est plus de détailler ce qui s’en ait suivi.

Dans le cadre de l’application de ce « modèle démocratique » au Mali, le système du choix d’un Ministre passe, en général, par une proposition de son Parti Politique d’appartenance, choix effectué à l’interne du Parti, sur la base de :

  1. sa capacité de bailleur de fonds, acceptant le versement, dans la caisse du Parti, d’une caution de candidature au Poste Ministériel ;
  2. sa potentialité de mobilisation des militants ;
  3. sa capacité de rassembleur des dirigeants du Parti, un modérateur ;
  4. sa capacité à tenir des discours au cours des “SHOW” politico- médiatiques ;
  5. son acceptation à répondre de sa reconnaissance au Parti une fois choisi (accepter d’être pris en otage par le Parti, pour le retour de l’ascenseur).

Les candidatures sont traitées comme une activité de placement sur les « Marchés Financiers », ou bien « en Bourse des Valeurs ».

Au Mali, il existe des textes qui réglementent, pourtant, la nomination par Décret, à un Poste, et qui fixent un certain nombre de conditions à réunir. Il s’agit de :

  • un Casier judiciaire de moins de trois (3) mois ;
  • un Certificat de Nationalité ;
  • un profil académique dont le Diplôme authentifié, équivaut, au moins, au niveau de BAC + 4 ;
  • résultat positif d’une enquête de moralité, par des services compétents, et dont l’Agent désigné à cet effet :
  • ne propose pas à la vente, ses services au sujet de l’enquête ;
  • réponde aux critères d’éthique et de déontologie, en la matière ;
  • maîtrise le travail qui consiste à cibler chez l’homme, des caractéristiques, notamment, posséder une capacité :
  • d’écoute et de transcender les différents entre les administrés et soi ;
  • d’être au – dessus de l’accoutumance aux caprices des vices et des mauvaises mœurs ;
  • d’être ferme dans les décisions prises, et en famille, en groupe et au service ;
  • d’observer le devoir de réserve, en toutes circonstances ;
  • un Curriculum Vitae ;

N’a-t-on pas l’habitude de réclamer “l’homme qu’il faut à la place qu’il faut” quand il s’agit de désigner quelqu’un à un poste ? Maxime devenue slogan creux.

Force est de constater que les intérêts partisans, courtisans, familiaux, amicaux et circonstanciés sont devenus des facteurs tellement prioritaires que certains hauts responsables ne peuvent plus souffrir d’observer ces valeurs dont le Mali a toujours été fier.

Etant donné l’importance accordée aux intérêts partisans, courtisans, familiaux, amicaux et de circonstance, un Ministre sélectionné par son Parti politique à des devoirs de « retour de l’ascenseur » à assumer, parmi lesquels :

  1. l’obligation au Ministre d’apporter sa contribution au financement du Parti sur le budget de son Département ; alors, en avant les magouilles dans les attributions de Marchés Publics, avec toutes les irrégularités permettant à tous les intervenants de se lécher les mains, au détriment du citoyen malien :
  • triché avec des produits livrés, mais de très mauvaise qualité,
  • volé avec des livraisons partielles ;
  • volé suite à la surfacturation des commandes ;
  • volé suite à des commandes pas du tout livrées ;
  • passé des Marchés fractionnés ;
  1. l’obligation au Ministre de choisir, parmi les militants du Parti, le Chef de Cabinet, l’Attaché de Cabinet, le/la Secrétaire Particulier(ère) ainsi que les Chargés de Mission, tous ceux –ci, soucieux des avantages réguliers réservés au Poste, soucieux des avantages même très irréguliers, souvent à l’insu du Ministre, en accord avec la comptabilité – matières de la D.F.M. ;
  2. l’obligation au Ministre de choisir les candidats à recruter, parmi les jeunes du Parti, violant ainsi l’égalité des chances entre les enfants d’une même nation ;
  3. l’obligation au Ministre de protéger ses militants recrutés, membres du Parti ; de leur accorder une couverture qui sera convertie en trafic d’influence et utilisée dans les services publics comme fonds de commerce ; une position pratique souffrant difficilement de se mettre à la disposition des règles administratives d’éthique et de déontologie, notamment :
  • l’exécution des consignes administratives hiérarchiques, surtout celles teintées de délai de traitement ;
  • le respect des horaires de service et de la stabilité de présence au Poste ;
  • le respect recommandé à l’Agent de l’Administration Publique, dans le cadre du respect de l’Ethique et de la Déontologie avec les usagers des services publics ;
  1. l’obligation au Ministre de rendre compte au Parti, des positions du Gouvernement face à un évènement de crise, une circonstance de crise, même si ces facteurs recommanderaient, très souvent, un devoir de réserve (illustration de cette violation du devoir de réserve dans le Communiqué du Premier Ministre Boubou Cissé du Samedi 15 Juin 2019 au sujet de la circulation d’un document sur les réseaux sociaux traitant des Termes de référence du Dialogue National Inclusif ;
  2. l’obligation au Ministre de préparer sa sortie du Gouvernement, compte tenu de l’instabilité des équipes gouvernementales successives ; 6 Premiers Ministres en 6 ans de Mandat et presque 300 Ministres pendant la même période ;

Toutes ces obligations qui attendent un candidat Ministrable, proposé par son Parti, sont les piliers de la Mauvaise Gouvernance. Elles sont mises en œuvre au détriment de l’intérêt supérieur de la Nation.

Cette méthode de sélection, que de se référer aux Partis Politiques, pour pourvoir au Poste de responsabilité aussi important que celui d’un Ministre, doit être totalement nettoyée des conditions de nomination, parce que caractéristique de la Mauvaise Gouvernance :

  • détournant les deniers publics ou acceptant d’être corrompu au moment de l’attribution des Marchés Publics du Département ;
  • gangrenant, d’office, l’ossature du système de fonctionnement de l’Etat, suite au respect des engagements et des obligations souscrits auprès du Parti d’appartenance, pour avoir été celui désigné ;
  • donnant au citoyen, la configuration d’un partage de gâteau ;
  • présentant ainsi la politique comme le couloir le plus facile pour accéder à toutes les natures de Poste Politique, pourvu que l’on soit désigné par son Parti ;

Combien de citoyens maliens se soucient de l’avenir de ce pays, tout en souhaitant participer activement à sa construction, son redressement, son développement, avec bagages et profil académique indiqués pour pouvoir combler les espoirs, mais qui excluent, de facto, le couloir politique pour y arriver.

La lutte contre la mal gouvernance, dans le contexte que je viens de vous dépeindre, est une dure épreuve à laquelle il faudra s’habituer, une lutte qui nécessite une reconversion de mentalité dans le cercle politique qui dirige la destiné du pays.

Proposition de solution :

Afin de nous éloigner de cette méthode de sélection du candidat Ministrable, fondement de la mal gouvernance :

  1. ouvrir un Appel à concurrence sur la base des Thermes de Référence (TDR), puisés des Programmes de développement ayant une incidence favorable immédiate dans le panier de la ménagère ;
  2. inviter à participer, tous ceux qui adhèrent à ces Programmes ;
  3. déterminer les pièces à fournir, constitutives du dossier, telles que :

– le Diplôme Académique ou équivalent du niveau BAC + 4 ;

– le Casier Judiciaire datant de moins de trois (3) mois ;

– le Certificat de Nationalité ;

– la déclaration des biens de l’intéressé ;

– le quitus fiscal datant de moins de trois (3) mois ;

– le curriculum vitae ;

la lettre de motivation ;

  1. faire enregistrer, de dépouiller et de déclarer recevables les dossiers de candidature

par une structure dont les pouvoirs publics conviendront de sa neutralité ;

  1. limiter le nombre de dossiers à retenir, pour enquête de moralité, à un niveau            

raisonnable ;

  1. procéder à l’enquête de moralité sur chaque candidat, confiée à des Agents

répondant aux exigences d’éthique et de déontologie dans l’exercice de leur fonction.

Tous les citoyens maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur (Diaspora) se retrouveraient au même pied d’égalité de traitement, devant l’opportunité de recrutement au Poste de Ministre, compte tenu des conditions non plus nécessairement liées à l’appartenance à un quelconque Parti Politique, mouvance présidentielle fut- il.

Dans l’espoir d’avoir été compris dans un souci d’équité dans le traitement équitable de tous les citoyens du pays,

Je souscris également à des insuffisances que mes propositions peuvent contenir, donc, à améliorer.

 

BREHIMA TRAORE

brehimatraore@yahoo.fr

Tél : 66 75 06 88 /  76 44 16 99

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