
Résumé :
Pendant que tous les efforts sont concentrés au Nord du pays pour éradiquer le phénomène du terrorisme; le centre du Mali, la région de Mopti bascule à son tour en crise sécuritaire. Ainsi, cette région devient une zone de non droit où toutes sortes d’atrocités sont commises à partir de 2015. L’attaque du village d’Ogossagou perpétrée le 23 mars 2019 par un groupe armé inconnu faisant plus de cent soixante (160) morts en est une parfaite illustration.
Quelles sont donc les conséquences du conflit dans la région de Mopti sur le mouvement des populations ?
Elles sont nombreuses. Il s’agit notamment la recrudescence des attaques terroristes provoquant des déplacements forcés, réactifs ou préventifs et la paralysie des activités professionnelles. La région de Mopti est devenue une zone où la violence gangrène le vivre ensemble séculaire de personnes que tout rassemblait et que tout divise aujourd’hui. Des assassinats insensés, le viol, le meurtre, la destruction de biens, le vandalisme se commettent régulièrement. Des femmes sont violées, éventrées, battues uniquement parce qu’elles ne s’habillent pas selon un code à elles méconnues, ou parce qu’elles ne parlent pas la même langue ou pratiquent une autre
religion. Le pire, cette barbarie se commet au nom de Dieu, considéré par toutes les religions comme bon, patient, tolérant, omnipotent… Sa toute-puissance étant professée a-t-il besoin de soldats meurtriers ?
Nous pensons donc que l’Etat doit urgemment prendre ses responsabilités en assurant exclusivement ses missions régaliennes. La promotion et le respect strict des droits humains sont indispensables pour mettre fin aux confits engendrés par le changement climatique et qui provoque des migrations dans la région. Mais pour cela, ne faut – il pas un Etat fort ?
Denis KAMATE
Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako
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